LES SOINS MEDICAUX
Ce sont les missionnaires européens qui, au xixe siècle, ont mis sur pied le premier système de soins médicaux de type occidental en Tanzanie. Le secteur médical a été nationalisé entre 1967 et 1980, mais les établissements et les cabinets privés tendent aujourd’hui à refaire surface ; les hôpitaux gérés par le gouvernement exigent par ailleurs des frais de consultation depuis 1985. Le système de santé tanzanien tente d’accorder autant d’importance à la prévention qu’aux soins, mais le manque de ressources nuit grandement à son efficacité.
Il existe six niveaux d’établissements médicaux en Tanzanie : des postes médicaux rudimentaires dans les villages, puis des dispensaires et des centres médicaux locaux, de qualité légèrement meilleure ; viennent ensuite les hôpitaux de district, les hôpitaux régionaux, puis les hôpitaux spécialisés. Ce sont ces derniers, au nombre de quatre seulement pour une population de plus de 30 millions d’habitants, qui offrent les meilleurs soins. 

Hôpitaux et cliniques étant surtout situés dans les zones urbaines, les habitants des zones rurales ont du mal à se faire soigner. Dans certaines régions isolées, on forme du personnel médical non diplômé pour diagnostiquer et traiter les maladies courantes, ce qui permet de pallier en partie la pénurie de médecins. Les médicaments sont coûteux et les familles doivent généralement apporter de la nourriture aux malades qui sont à l’hôpital.

  Le saviez-vous?
Les Nyamwezis croient que contrarier ses ancêtres ou se disputer avec les membres de sa famille peut engendrer la maladie. Ils consultent alors un devin pour savoir comment rétablir l’harmonie.
En raison des conditions économiques difficiles, le gouvernement ne dispose pas des ressources nécessaires pour améliorer la qualité des soins, et les hôpitaux n’ont pas les moyens de se procurer l’équipement et les médicaments nécessaires. L’inflation ayant d’autre part considérablement réduit les revenus de la population (rurale et urbaine), beaucoup de gens se nourrissent mal et tombent malades. 

Un grand nombre d’enfants tanzaniens meurent avant d’avoir atteint l’âge de 5 ans et beaucoup de femmes meurent à l’accouchement. Les cas de malaria, maladie dangereuse transmise par les piqûres de moustiques, sont nombreux, et dans les régions boisées, la maladie du sommeil, causée par la mouche tsé-tsé, est très répandue. Rougeole, dysenterie, choléra et tuberculose sont également très répandues, et ce notamment à cause de la contamination de l’eau, de la malnutrition et du manque de vaccins et de médicaments de base. La vitesse à laquelle se propage le sida est par ailleurs très inquiétante.

Médecine traditionnelle et médecine occidentale ont toutes deux leur place en Tanzanie. Dans les régions rurales, on consulte souvent des guérisseurs (appelés waganga dans l’est du pays), qui prescrivent des remèdes à base d’ingrédients communs tels qu’écorce d’arbre, racines et feuilles. Les habitants de l’île de Mafia croient que certaines maladies sont causées par les esprits de la mer et que seuls des offrandes de nourriture et le sacrifice d’une chèvre peuvent apporter la guérison.
 
  Le saviez-vous?
L’Université de Dar es-Salaam a créé un institut pour mener des recherches sur la médecine traditionnelle.