Les conditions sanitaires, en Somalie,
sont très mauvaises. Le pays a l’un des taux de malnutrition les
plus élevés, chez les enfants et dans la population en général.
Le taux de mortalité infantile est également élevé
– 126 décès pour 1000 naissances – et l’espérance
de vie n’est que de 47 ans. Durant la saison sèche en particulier,
la Somalie connaît des épidémies de choléra,
maladie potentiellement mortelle attribuable à l’eau insalubre.
Les insectes causent aussi de graves maladies, notamment la malaria et
l’hépatite enzootique (aussi appelée fièvre de la
vallée du Rift). L’UNICEF, Médecins sans frontières
et d’autres organismes non gouvernementaux s’acharnent depuis des années
à améliorer la situation sanitaire en Somalie. L’accès
à l’eau potable est une priorité : dans les zones rurales,
en effet, les gens peuvent marcher jusqu’à six heures pour aller
chercher de l’eau à un puits, qui, de surcroît, est peut-être
contaminé.
Hôpitaux et dispensaires offraient auparavant des soins gratuits, mais les infrastructures ont souffert de la guerre, et les ressources manquent terriblement. Les Somaliens font donc beaucoup appel à des guérisseurs traditionnels (sancoole) qui pratiquent saignées, scarifications, cautérisations et extractions de dents. La cautérisation est un traitement usuel contre l’hépatite et les parasites, fondé sur la croyance que la maladie et le feu ne peuvent coexister. Les guérisseurs donnent aussi des massages et utilisent différentes matières organiques, tels les extraits de plantes, pour traiter les fractures. Pour effectuer une amygdalectomie, ils stérilisent leurs instruments dans le feu. Pour établir leur diagnostic, les guérisseurs faallow pratiquent une forme d’astrologie à l’aide de dessins tracés dans le sol, de cartes, de mouture de café et de coquillages. Certaines maladies sont imputées au mauvais œil, à des esprits (djinns) ou aux péchés commis par le malade. On peut alors faire appel à un exorciste, qui chasse le mauvais esprit par des danses et des sacrifices d’animaux.
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