Pour la vannerie, le filage
et le tissage, les artisans philippins utilisent surtout des matériaux
naturels : coton, bambou, rotin, feuilles de cocotier, fibre de l’abaca (type
de banane non comestible), fibre de feuilles d’ananas... Les figurines et
objets d’usage quotidien (vases, terrines) sont sculptés ou moulés
dans le bois ou dans l’argile. Les objets en bronze ou en laiton (urnes,
plateaux…) sont plutôt fabriqués par les Musulmans. La tribu
des Ifugao, au nord de Luçon, est réputée pour ses bijoux
en or et en argent. Parmi les instruments de musique propres au pays, on citera le gong, la flûte de Pan en bambou, le luth à deux cordes et le violon aux cordes en cheveux humains (ou mangyan git-git). Le kulintang, sorte de xylophone, appartient à la tradition musulmane ; ce sont généralement les femmes qui en jouent lors d’événements joyeux comme les mariages et les fêtes. Beaucoup de Philippins apprennent à jouer d’un instrument (piano ou violon) quand ils sont jeunes. Mais le rap et le rock gagnent aussi en popularité. Chaque groupe ethnique a sa propre tradition musicale. Les danses traditionnelles reflètent la relation qu’entretiennent les Philippins avec la nature, le cycle des saisons, la migration des oiseaux et les activités agricoles. Les troupes contemporaines de danse populaire ont fait renaître nombre de ces danses, notamment la tinikling, qui exprime le mouvement d’un oiseau des rizières. Les Philippins aiment aussi la danse classique, le jazz et la danse moderne. Les Philippines ont une longue tradition littéraire dans laquelle mythes, épopées, poèmes et légendes populaires occupent une place importante. Le plus grand romancier philippin est José Rizal, dont les deux ouvrages Noli me Tangere (Ne me touche pas) (1887) et El Filibusterismo (Le Subversif) (1891) ont joué un rôle crucial dans l’unification du pays contre les Espagnols. Parmi les autres écrivains contemporains bien connus, citons Nick Joaquin et N.V.M. Gonzalez, ainsi que le poète José Garcia Villa. Très populaires, le théâtre de rue et les spectacles de marionnettes sont aussi utilisés aux Philippines pour l’éducation des masses. La zarzuela, à l’origine une opérette légère romantique, a été transformée en satire sociopolitique visant les colonisateurs espagnols et est aujourd’hui une forme d’expression importante du théâtre national. Autre forme traditionnelle de théâtre : le carillo, spectacle de marionnettes d’ombre avec des personnages en papier-mâché. L’industrie cinématographique des Philippines est également fleurissante.
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