LES SOINS MEDICAUX
Le Nicaraguayen moyen peut se payer, au mieux, des soins de santé très élémentaires. Un petit nombre arrive à obtenir des soins médicaux subventionnés par l’État. Les soins privés peuvent être très coûteux et doivent parfois être payés à l’avance.

On trouve la majorité des médecins et des hôpitaux dans les villes, la plupart à Managua, la capitale. Les ruraux ont accès à moins de services que les citadins. Par ailleurs, certains Nicaraguayens des régions rurales se méfient des médecins. En raison de la guerre et de l’oppression qu’a connues le pays, ils ne leur font pas toujours confiance, les soupçonnant même de prétendre les vacciner pour leur injecter des maladies ou des produits qui permettraient de les contrôler à des fins politiques.

Pour lutter contre les afflictions communes, les Nicaraguayens ont souvent recours aux guérisseurs, aux herbes médicinales et aux remèdes traditionnels. On prend ainsi du zacate de limón avec du miel pour calmer la fièvre.

L’eau potable n’étant pas toujours disponible, dysenterie et diarrhée sont assez répandues. Beaucoup de maisons, même en ville, ne sont pas reliées aux égouts, ce qui ajoute aux risques de contamination et de maladie. La malaria est également répandue et un grand nombre d’enfants souffrent de malnutrition.


 
 
  Le saviez-vous?
Près de la moitié des Nicaraguayens ont moins de 15 ans, plus du quart ont entre 15 et 29 ans, et seulement le quart de la population a plus de 30 ans. La guerre ainsi que les maladies reliées à la pauvreté tuent un grand nombre de gens avant qu’ils ne vieillissent.
Après la révolution de 1979, le gouvernement sandiniste fit de la santé une priorité. Environ 80 000 brigadistas (aides paramédicaux bénévoles) furent formés et dispersés dans le pays pour administrer des vaccins et éduquer la population en matière de santé. Un grand nombre de gens eurent pour la première fois accès à de l’information et à des soins médicaux de qualité ; il a suffi de quelques années pour que l’espérance de vie augmente et que la mortalité infantile diminue. En 1983, le Nicaragua fut déclaré « Nation modèle pour l’attention portée à la santé » par l’Organisation mondiale de la santé. 
A la fin des années 1980, les cliniques et les travailleurs de la santé sont devenus la cible d’attaques des Contras, ce qui a entraîné une diminution des ressources à un moment où les gens avaient besoin de traitements pour des blessures ou des maladies reliées à la guerre. Les dommages causés par la guerre ont coûté très cher au gouvernement du Nicaragua, déjà pauvre avant la révolution, et les fonds alloués à la santé ont diminué. Depuis la fin des années 1980, le système de santé ne s’est donc pas beaucoup amélioré.