UN REGARD SUR L'HISTOIRE
Avant la colonisation européenne, les populations autochtones du Nicaragua comprenaient les Nicaraos, les Chorotegas et les Lencas sur la côte du Pacifique, et les Mískitos, les Sumos et les Ramas sur la côte caraïbe. En 1522, le conquistador espagnol Gil González Dávila tenta de s’emparer du Nicaragua, mais les peuples autochtones résistèrent à l’invasion et repoussèrent González. 

En 1524, Francisco Hernández de Córdoba vainquit les Autochtones. Pendant les 300 ans qui suivirent, le Nicaragua fut gouverné par les Espagnols. León en était la capitale. Au XVIIe siècle, cependant, les Mískitos formèrent une alliance avec la Grande-Bretagne, dont la  présence sur la côte Mískito dura jusqu’au XIXe siècle.

En 1821, le Nicaragua, le Guatemala, le Honduras et le Costa Rica se déclarèrent indépendants de l’Espagne ; en 1823, ils formèrent les Provinces-Unies d’Amérique centrale. La fédération fut dissoute en 1838.

Les États-Unis s’intéressèrent au Nicaragua parce qu’ils avaient besoin d’un passage facile entre les océans Atlantique et Pacifique. Quand, en 1854, la guerre civile éclata au Nicaragua, les libéraux de León firent appel à l’Américain William Walker. En 1855, celui-ci s’emparait de Granada ; l’année suivante il se déclarait président du Nicaragua. Ayant appris que Walker voulait conquérir d’autres pays d’Amérique centrale et les annexer aux États-Unis comme territoire esclavagiste, les Nicaraguayens le renversèrent en 1857.

  Le saviez-vous?
Pendant la ruée vers l’or en Californie, le millionnaire Cornelius Vanderbilt offrit aux aventuriers un transport via le Nicaragua : les futurs chercheurs d’or prenaient un bateau à vapeur de New York jusqu’au lac Nicaragua, puis ils voyageaient par diligence jusqu’au Pacifique pour prendre de nouveau un bateau à vapeur jusqu’en Californie.
De 1893 à 1909, José Santos Zelaya fut président du Nicaragua. Bien qu’il fît construire des routes, des voies ferrées et des ports et qu’il introduisît l’enseignement public, Zelaya était un dictateur impitoyable qui punissait ses opposants. Quand il démissionna, la guerre civile éclata. Les Marines américains intervinrent en 1912.

En 1926, une armée de paysans nicaraguayens, commandée par le général Augusto César Sandino, se rebella contre la présence américaine. Les Américains ne  se retirèrent qu’en 1933. Le général Anastasio Somoza García prit alors le commandement de la Garde nationale du Nicaragua ; il trama l’assassinat de Sandino en 1934 et devint président en 1937. Les opposants à sa dictature furent torturés ou tués.

Formé au début des années 1960, le Front sandiniste de libération nationale (FSLN), nommé en mémoire de Sandino, s’opposa à la dictature des Somoza et renversa le régime lors d’un soulèvement populaire en 1979. Le nouveau gouvernement nationalisa les terres et procéda à un certain nombre de réformes. Les États-Unis donnèrent cependant leur appui aux « Contras », groupe contre-révolutionnaire qui faisait la guerre au gouvernement sandiniste. 

Le FSLN remporta les élections de 1984 et Daniel Ortega Saavedra devint président. Les États-Unis ne reconnurent pas ce résultat et continuèrent de financer la guerre menée par les Contras. Ils financèrent aussi le parti de l’Union nationale de l’opposition (UNO), qui fut élu en 1990. Le nouveau gouvernement renversa un grand nombre des mesures adoptées par le FSLN, et des dispositions furent prises pour démobiliser les Contras. En 1996, Arnoldo Alemán Lacayo, membre du parti conservateur de l’Alliance libérale, fut élu président.