La sega est une forme d’expression artistique
mauricienne unique, à mi-chemin entre le chant et la danse. Elle
est née parmi les esclaves qui dansaient pour exprimer leur nostalgie
et leurs souffrances, mais elle est maintenant jouée et appréciée
par tous les Mauriciens quelle que soit leur origine. Le chant est accompagné
au ravane (tambour à peau de chèvre) au maravane
(boîte remplie de pierres qui claquent quand on les secoue) et au
triangle. Pendant qu’un soliste chante les peines de l’amour, les danseurs
tournent les uns autour des autres en traînant les pieds et finissent
par s’asseoir à terre en se balançant d’avant en arrière.
Un célèbre chanteur de sega, connu sous le nom de Ti-Frère, fit revivre cette expression artistique dans les années cinquante, et son œuvre « Anita » est l’une des chansons sega les plus connues. Il mourut en 1992. |
||||
L’Île Maurice a produit un grand nombre
de romanciers et de poètes. La plupart écrivent en français,
mais depuis peu, certains se sont mis à écrire en créole.
Malcolm de Chazal (1902-81) est le plus connu (c’était aussi un
peintre de renom). Ses livres comme Petrusmok (1952) et Sens
unique (1974) étaient écrits en français. Un autre
écrivain français, Yvan Lagesse, décrit la vie à
l’Île Maurice avec humour dans Comment vivre à l’Île
Maurice en 25 leçons. Robert Edward Hart, un poète mi-français
mi-irlandais qui vivait sur l’Île Maurice, reçut l’Ordre de
l’Empire britannique et la Légion d’honneur française pour
ses contributions à la vie culturelle de l’île. René
Asgarally, Ramesh Ramdoyal et Dev Virahsawmy sont des écrivains
qui s’essaient aux idiomes créoles.
Danielle Hitié fait partie des artistes mauriciens : elle peint des scènes locales comme les maisons créoles et les travailleurs agricoles mauriciens. Serge Constantin fait des croquis et réalise des lithographies et des tableaux à la peinture à l’huile. Hervé de Cotter reproduit des scènes de la vie quotidienne dans des tableaux acryliques, des gouaches et des pastels. Vaco Baissac fait des dessins simples à l’apparence de vitraux. |
|
|||
Un style architectural mauricien unique
émergea pendant le règne de Mahé de la Bourdonnais
au XVIIIe siècle. Il amena de France des artisans
(ferblantiers, menuisiers, ébénistes et maçons) pour
former les esclaves. Les maisons coloniales étaient belles
et spacieuses et comportaient des vérandas. Le meilleur exemple est fourni par la Maison Euréka. Elle fut ainsi nommée car Henri Leclezio, président de la Chambre législative, s’écria « Eureka » quand elle fut mise aux enchères et que son offre fut acceptée. La Maison du Gouvernement, à Port-Louis, est aussi un bon exemple de l’architecture coloniale française du XVIIIe siècle. |