ARTS ET LITTERATURE
La tradition orale occupe une place prépondérante dans la littérature laotienne, comme en témoigne l’importance des contes, des histoires pour enfants, des proverbes, des fables et de la poésie. Nombreux sont d’ailleurs les conteurs qui peuvent réciter de longs poèmes, durant parfois jusqu’à 6 heures, entièrement de mémoire. La poésie lam ou khap, chants d’amour présentés en solo ou en duo, est aussi populaire : certains chants peuvent prendre toute la nuit, et on a vu des représentations durer jusqu’à 72 heures. Les concours de 
poésie et de chant  improvisés font également partie de la tradition.

Trois œuvres de la littérature laotienne sont considérées comme de réels chefs-d’œuvre : le Vetsantrasadok, le Sin Say et le Thao Hung. Le Vetsantrasadok, le plus connu des trois, retrace la vie du Bouddha avant son illumination ; le thème en est les apprentissages que l’on fait au fil des réincarnations. Sin Say est l’œuvre du poète Phangkham. Le nom est aussi celui du héros, né avec un arc et des flèches dans les mains. Son frère, Sang Thong, était un escargot doré, et son demi-frère, un éléphant aux défenses d’or. L’histoire raconte comment l’ogre Nhak Koumphan enleva leur tante et comment les trois frères la délivrèrent. Thao Hung est une épopée qui a pour héros un Mon khmer ; l’œuvre relate les luttes entre les anciennes familles dirigeantes d’Indochine.

Le Dhammapada est l’une des œuvres les plus importantes de la littérature bouddhiste. Il compte 423 vers prononcés par le Bouddha en différentes occasions. Par exemple, « L’esprit est la chose la plus importante. C’est la source de tous les actes. Si nous agissons ou parlons avec un esprit impur, nous souffrirons. Mais si nous agissons ou parlons avec un esprit pur, nous serons heureux. » Le Dhammapada a été écrit en pali, une langue proche du sanskrit.
  Le saviez-vous?
Les Hmong et les Mien font depuis toujours une joaillerie d’or et d’argent. Les bijoux étaient autrefois une bonne façon de conserver ses richesses.
La musique laotienne n’est pas écrite, on la joue de mémoire. Les instruments comprennent notamment le khen (flûte de bambou), la corne de buffle, des tam-tam, le xylophone et un violon à deux cordes. De nombreuses fêtes intègrent des représentations théâtrales (maw lam) ; il peut s’agir aussi bien de pièces costumées que de duos aux dialogues improvisés.

Le Laos possède un riche patrimoine architectural. Un des monuments les plus célèbres – et symbole de la nation laotienne – est le Grand Stûpa à Vientiane. Les temples de l’ancienne capitale Luang Prabang font partie des Sites du patrimoine mondial. Ils sont coiffés de toits élégants qui plongent presque jusqu’au sol.

Le tissage et la sculpture sont deux pratiques artisanales très répandues au Laos. Les femmes tissent de grandes étoffes de coton ou de soie colorées que l’on porte comme de longues jupes drapées et que l’on noue à la taille. Les motifs complexes, parfois réalisés avec du fil d’or ou d’argent, représentent des dragons de rivières, des torrents ou une créature mythique moitié lion, moitié éléphant. Les hommes sculptent des objets en bois ou en os qui revêtent parfois une signification religieuse ou qui représentent des scènes de la vie quotidienne.