UN REGARD  SUR  L'HISTOIRE
Il y a plus de 1 500 ans, les Arawak arrivèrent d’Amérique du Sud pour s’installer en Jamaïque. Agriculteurs et pêcheurs, ils cultivaient le coton, qu’ils tissaient pour faire des vêtements,  et taillaient des bijoux dans des pierres et des coquillages. Ce peuple pacifique offrit peu de résistance à Christophe Colomb quand celui-ci débarqua sur l’île lors de son second voyage vers le Nouveau Monde, en 1494.

C’est Diego Colomb, fils de Christophe Colomb, qui établit la première colonie espagnole en Jamaïque. Les Espagnols utilisèrent les Arawak comme main-d’œuvre : plus de 100 000 périrent à cause des brutalités dont ils furent victimes, ce qui explique qu’à compter de 1517, les Espagnols commencèrent à amener des esclaves africains en Jamaïque.

Les Britanniques s’emparèrent de l’île en 1655. Pendant la guerre entre les Britanniques et les Espagnols, beaucoup d’esclaves s’enfuirent dans les montagnes et dans la région accidentée de Cockpit où ils devinrent connus sous le nom de « marrons ». Ils affrontèrent les Britanniques au cours de deux guerres, en 1729 et en 1795, et devinrent un symbole de résistance pour les esclaves partout dans les Amériques. Il existe toujours des villages en Jamaïque fondés par des marrons en Jamaïque.

Les Britanniques firent de la Jamaïque une colonie prospère, exportant sucre, coton, cacao et tabac. La demande en sucre augmentant rapidement, les Britanniques durent toutefois faire venir de plus en plus d’esclaves africains : plus de 600 000 entre 1700 et 1810. La plupart moururent de maladie, d’épuisement ou de mauvais traitements. En 1834, après de nombreuses rébellions, l’esclavage fut aboli et les esclaves libérés : seuls 250 000 d’entre eux étaient encore vivants.

Après l’abolition de l’esclavage, certains anciens esclaves restèrent dans les plantations comme ouvriers salariés ; d’autres établirent leur propre exploitation. D’autres encore obtinrent une formation leur permettant de travailler comme artisans dans les villes ou d’émigrer en Amérique centrale pour travailler aux chemins de fer. On fit alors venir des Indiens et des Chinois pour travailler sous contrat dans les plantations.

À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, des Allemands, des Libanais, des Syriens et des Juifs vinrent s’installer en Jamaïque. Des mariages mixtes entre ces nombreux groupes ethniques ont créé une véritable société multiraciale ayant pour devise « Out of Many One People » (Plusieurs races, un seul peuple).

En 1944, le gouvernement britannique donna le droit de vote à tous les adultes jamaïcains et les premières élections furent organisées. En 1962, la Jamaïque accéda à l’indépendance et adopta sa propre constitution. Dans les années 1970, le Parti national populaire, au pouvoir, promulgua l’indépendance économique et une réforme sociale. Depuis, en dépit du succès du tourisme et d’autres industries, le pays, économiquement et politiquement instable, a connu plusieurs périodes d’agitation sociale. En 1988, la Jamaïque a par ailleurs été victime du pire ouragan de son histoire, l’ouragan Gilbert, qui a détruit nombre de maisons et sérieusement endommagé les cultures. La Jamaïque est actuellement gouvernée par le Parti national populaire dirigé par Percival Patterson, le premier ministre. Le pays s’efforce de créer une économie plus stable.


  Le saviez-vous ?
C’est « Daddy » Sam Sharpe, un pasteur baptiste, qui dirigea la dernière rébellion d’esclaves, en 1831, à Montego Bay, au moment de Noël. Bien que cette révolte ait échoué, l’esclavage fut finalement aboli quelques années plus tard.




  Le saviez-vous ?
Les Britanniques ont introduit la mangouste en Jamaïque pour se débarrasser des rats de plantation de canne à sucre. Les mangoustes se sont aussi attaquées à la population de serpents.