L’histoire de l’Irak remonte à
celle de la Mésopotamie, souvent considérée comme
le berceau de la civilisation. On trouve d’ailleurs encore aujourd’hui
dans la région des traces de la brillante culture sumérienne,
datant du IVe millénaire av. J.-C. Des villes
importantes comme Bagdad, Ur ou Ninive fleurissaient déjà
dans l’Antiquité.
Après les Sumériens, la Mésopotamie connut de nombreux envahisseurs qui, les uns après les autres, façonnèrent la culture de la région ; Hammourabi, Nabuchodonosor et Alexandre le Grand figurent parmi les mieux connus des souverains de l’Antiquité. À partir du VIIIe siècle de notre ère, sous la direction de califes de la dynastie des Abassides, Bagdad se développa, et devint bientôt un grand centre de l’islam, des arts, des lettres, des sciences, des mathématiques et de la médecine, jusqu’à sa mise à sac par les Mongols, au XIIIe siècle. Les Turcs de l’Empire ottoman régnèrent ensuite sur la Mésopotamie de 1534 jusqu’au début du XXe siècle. Après l’effondrement de l’Empire ottoman, lors de la Première Guerre mondiale, les Britanniques conquirent l’Irak et en firent un protectorat. En 1920, à la suite d’un soulèvement nationaliste, le pays devint une monarchie constitutionnelle dirigée par le roi Faysal Ier (cousin du roi Hussein de Jordanie). L’Irak obtint sa pleine indépendance comme État souverain à la fin du mandat britannique, en 1932. La présence britannique en Irak dura cependant encore 25 ans, en vertu d’un traité d’alliance privilégiée. Au cours des trois décennies suivantes, le nationalisme irakien se renforça. En 1958, un coup militaire renversa la monarchie et la république fut proclamée. Le corps législatif et la Constitution furent dissous, et les dix années suivantes virent se succéder plusieurs dirigeants. En 1968, le parti Baas (« Renouveau » ou « Renaissance ») s’empara pour de bon du pouvoir et établit une nouvelle constitution. C’est ce parti qui gouverne l’Irak depuis lors. Depuis l’arrivée au pouvoir des Baasistes, les relations entre le gouvernement (largement dominé par les Sunnites) et la population (notamment les Kurdes, les Chiites et les Turkmènes) sont tendues. Le gouvernement a étouffé les rébellions les unes après les autres – notamment celles des Kurdes qui demandaient un État autonome kurde, mais aussi celles des Chiites dans le sud. Les répressions ont fait une quantité innombrable de personnes déplacées. C’est en 1979 que Saddam Hussein est devenu président ; un an plus tard, l’Irak lançait une offensive armée contre l’Iran. La guerre dura jusqu’en 1988. En 1990, l’Irak envahissait le Koweït. Une alliance de certains pays du Moyen-Orient et de l’OTAN riposta : ce fut ce que l’on appela la Guerre du Golfe, et en 1991, l’Irak se retirait du Koweït. De nouvelles révoltes des Kurdes et des Chiites furent réprimées avec force, ce qui provoqua l’intervention des Nations unies et amena une certaine autonomie pour les Kurdes. Depuis, l’Irak doit faire face à des sanctions économiques internationales et a signé un accord autorisant les Nations unies à surveiller son arsenal militaire. Les relations entre l’Irak et les Nations unies de même qu’avec l’Iran continuent à être tendues. |
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