En Iran, bon nombre de congés
publics sont des jours saints chiites. Les Sunnites et les adeptes des autres
religions ont toutefois leurs fêtes eux aussi. Contrairement aux fêtes
nationales laïques, les fêtes musulmanes suivent le calendrier
lunaire et tombent donc à des dates différentes chaque année.
L’époque la plus importante de l’année pour tous les Musulmans est celle du Ramadan, mois de jeûne et de prière. Durant le Ramadan, les Musulmans ne mangent ni ne boivent du lever au coucher du soleil. Ils se lèvent avant l’aube pour manger et se réunissent après la tombée de la nuit pour rompre ensemble le jeûne de la journée. Le Ramadan se conclut par une grande fête, Eide Fetr : les gens se rendent visite, échangent des cadeaux et assistent aux services religieux. Parmi les autres fêtes musulmanes importantes, citons la commémoration de la naissance de Mahomet et la fête du Sacrifice, qui commémore la disposition du prophète Abraham à offrir son fils en sacrifice. Les Musulmans observent aussi des journées de deuil pour le décès d’imams ou de membres de leur famille. Ashura, jour anniversaire du martyr de l’imam Hussein (troisième imam chiite), se célèbre par des manifestations avec banderoles, musique et pièces de théâtre religieuses. L’une des principales fêtes laïques de l’année est No Ruz (Nouvel An), dont les origines sont plus anciennes que l’islam. Les célébrations commencent le 21 mars et durent 13 jours, bien que les bureaux ne ferment que 5 jours. De nombreuses traditions sont associées à No Ruz : nettoyage de printemps, préparation de repas de fêtes, façons particulières de dresser les tables, obligation de rester à l’extérieur de la maison le treizième jour… Mais il n’y aurait pas de No Ruz sans feux de joie : le mercredi précédant le Nouvel An, les Iraniens cherchent à se garantir chance et bonne santé pour l’année qui vient en sautant par-dessus des feux de joie. Cette pratique très populaire, qui consiste à tirer sa force du feu, est un vestige du zoroastrisme de la Perse antique ; aussi est-elle critiquée par le clergé musulman. Les feux de joie ont une signification particulière pour les Kurdes ; ils rappellent le héros mythique Kawa, forgeron qui libéra les Kurdes d’un tyran. Lorsque les Kurdes allument des feux dans les rues ou au sommet des montagnes, ils renouvellent ainsi leur sentiment d’appartenance à un peuple distinct.
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