LA  FAMILLE
L’histoire de l’Iran se reflète dans la mosaïque ethnique qui le compose. Les Perses, qui forment près de la moitié de la population, constituent le groupe dominant dans le nord du pays ; ils sont majoritairement urbains. Le second groupe ethnique est celui des Azerbaïdjanais, dans le nord-ouest du pays ; ce sont surtout des agriculteurs, des pasteurs et des commerçants. Les montagnes du Zagros sont peuplées par des Kurdes, des Lurs et des Bakhtiaris, qui, traditionnellement, étaient des pasteurs nomades. Dans le sud-ouest vivent de nombreux Arabes, qui travaillent notamment dans l’industrie pétrolière. Le sud-est est habité par des Baloutches, ethnie de tradition pastorale nomade.

La diversité ethnique rend difficile toute généralisation à propos des familles iraniennes. La structure familiale dépend aussi de la religion et de la classe sociale. On peut cependant avancer qu’en général les Iraniens accordent plus d’importance à l’unité et à l’honneur de la famille qu’à la satisfaction personnelle. Beaucoup préfèrent d’ailleurs vivre à proximité d’autres membres de la famille. La société iranienne est patriarcale, et le chef de famille est habituellement l’homme le plus âgé de la famille. On apprend très tôt aux enfants à être disciplinés et à respecter leurs aînés.

Le mariage est très important aux yeux des Iraniens, qui se marient souvent avant l’âge de 20 ans. Dans les zones rurales, certains mariages sont arrangés : la mariée apporte alors une dot, qui aidera notamment à défrayer le coût des festivités. Certains hommes s’engagent par ailleurs à faire verser à leur épouse une mahriyeh en cas de divorce ou s’ils venaient à décéder. Bien que les Chiites soient juridiquement autorisés à épouser quatre femmes, la polygamie est rare.

Ce sont les femmes des classes supérieures urbaines qui ont connu les plus grands bouleversements sociaux au cours de ce siècle. En effet, on leur imposait autrefois plus de restrictions qu’aux femmes des familles pauvres ou des zones rurales, le travail de ces dernières étant souvent vital pour la survie de la famille. Avant que Khomeyni ne prenne le pouvoir, les femmes des milieux aisés avaient cependant pu entrer dans le monde du travail et beaucoup avaient accédé à des postes supérieurs. Depuis la Révolution, les femmes font de nouveau face à de nombreuses contraintes, surtout dans les villes. La ségrégation sexuelle touche toute la vie en société : places séparées dans les transports publics, consignes vestimentaires, etc.

Les Iraniens montrent une grande pudeur dans leur façon de s’habiller : leurs bras et leurs jambes sont toujours couverts. La loi oblige les femmes et les jeunes filles de plus de neuf ans à porter le hejab, ou vêtement islamique : ce peut être un chador (généralement noir), qui couvre tout le corps, ou un foulard couvrant la tête et un long manteau ample par-dessus un pantalon.


  Le saviez-vous ?
La ville de Yazd, dans le désert, a des maisons construites sous terre pour échapper à la chaleur. Ces maisons sont dotées de « tours à vent » qui captent chaque souffle de vent et l’envoient vers le bas pour rafraîchir les pièces.





  Le saviez-vous ?
Le mariage sigheh ou muta est propre aux Chiites. Les couples sont autorisés à se marier pour un laps de temps allant de quelques heures à quelques mois, et à dissoudre l’union si celle-ci s’avère par trop difficile.