CROYANCES
La religion officielle d’Haïti est le catholicisme. L’Église catholique a statut officiel en Haïti depuis 1860.

Les années 1950 et 1960 ont été difficiles pour l’Église catholique d’Haïti. Beaucoup de gens prirent l’Église en aversion en raison de son eurocentrisme. Entre 1959 et 1961, Duvalier chassa du pays l’archevêque de Port-au-Prince, des Jésuites ainsi que de nombreux autres prêtres. Les relations avec l’Église furent rétablies en 1966 et un premier archevêque d’origine haïtienne fut nommé. Durant les années 1980, l’Église catholique a soutenu la lutte pour l’obtention de droits fondamentaux et le clergé a aidé des Haïtiens qui s’opposaient au régime Duvalier.

Un certain nombre d’Haïtiens sont protestants ; ils appartiennent surtout aux classes favorisées. Dès le XIXe siècle, il y a eu des missionnaires protestants en Haïti. Les principales Églises protestantes d’Haïti sont les Églises baptiste, pentecôtiste, adventiste du septième jour et réformée. Il existe également une petite communauté mormone. Les Musulmans sont assez nombreux et l’on trouve plusieurs mosquées à Port-au-Prince. 

Le vaudou (vodou ou voudun) est un culte originaire d’Afrique de l’Ouest, introduit en Haïti par les esclaves africains amenés par les Français pour travailler dans les plantations. Les croyances et les rites en furent modifiés pour l'adapter aux conditions du Nouveau-Monde. 

La religion vaudou est très mal comprise, ce qui a valu à Haïti d’être réputée pour sa sorcellerie et ses zombis. En fait, le vaudou repose sur le culte des esprits de la famille (loua ou lwa), qui se transmettent par l’intermédiaire des parents. Les louas protègent les membres de la famille et les aident à résoudre leurs problèmes. En retour, la famille doit les honorer et leur offrir nourriture, boissons et cadeaux lors de cérémonies. 

Les dieux s’appellent aussi des louas. Parmi les plus importants et les plus puissants figurent Legba, qui assure le lien entre le monde matériel et celui des esprits; Agwé, protecteur de la mer, des pêcheurs et de tous ceux qui vivent de la mer; Ogoun, le dieu guerrier; Damballah-Wèdo, seigneur des rivières et du ciel; Erzulie, déesse de l'amour, et Baron-Samedi, dieu de la mort et gardien des tombes. 

Le vaudou a beaucoup emprunté à la religion catholique à l’époque coloniale, même si l’Église catholique s’opposait à sa pratique. Aussi les esclaves déguisaient-ils souvent leurs louas en saints. Aujourd’hui, plusieurs cérémonies vaudou coïncident avec les fêtes catholiques. La plupart des gens qui pratiquent le vaudou ne voient pas d’incompatibilité entre vaudou et catholicisme. Certaines communautés catholiques ont d’ailleurs incorporé des éléments vaudou dans les services, comme la musique de tambour. Plusieurs cultes protestants, cependant, sont encore totalement opposés au vaudou.