Dans la société fidjienne traditionnelle,
les gens appartiennent à une yavusa, tribu dont les membres ont
un ancêtre en commun. Chaque yavusa est divisée en plusieurs
mataqali
(clans). Chaque clan comporte également plusieurs familles étendues
(i tokatoka), composées de ménages constitués
autour des frères. Un village fidjien peut très bien ne comprendre
qu’une seule yavusa et sa population peut varier entre 50 et 400
membres.
Les liens des gens avec leur clan sont très solides. Un homme considère les enfants de son frère comme les siens, et les adultes s’occupent collectivement de tous les enfants du village. On s’attend à ce que le comportement des enfants en présence d’adultes soit irréprochable. Bien que les parents aiment beaucoup leurs enfants, ils montrent rarement des marques d’affection en public. Un tel étalage de sentiments manquerait de délicatesse à l’égard des autres enfants. Les aînés sont traités avec grand respect. |
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Un chef héréditaire dirige le clan,
et le père dirige la maisonnée. La plupart des tâches
ménagères incombent aux femmes. Les Fidjiens croient fermement
au respect pour tous, et valorisent le travail des femmes. Les Fidjiens
pensent qu’une personne de haut rang doit mériter le respect de
ceux dont le statut est inférieur, en faisant preuve d’humilité.
Un mari devrait servir sa femme et ses enfants, tout comme ceux-ci le servent.
Une maison de village traditionnelle, ou bure,
est construite sur un mont artificiel, sacré pour la famille. La
taille du mont est fonction de l’importance de la famille dans la communauté.
La bure consiste en un cadre de bois, des murs de tiges de bambou
entrelacées de feuilles, et un toit haut, couvert de chaume. Une
bure bien entretenue peut résister aux orages et dure 20
ans, mais, de nos jours, les villageois construisent souvent leur maison
en béton et avec des tôles ondulées. A l’intérieur
d’une bure, on ne compte habituellement qu’une pièce, peu
meublée. On mange et on dort par terre, et les femmes cuisinent
dans une petite bure, toute proche. On partage tout. Les portes ne sont
jamais fermées à clé car des parents pourraient avoir
besoin d’utiliser la maison. Si une famille héberge des invités,
d’autres familles déposent de la nourriture à la porte, dans
un geste d’entraide.
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Les familles indiennes de Fidji vivent
en ville et en particulier à Suva, Lautoka et Nadi, ou dans des
villages à proximité de plantations de canne à sucre.
Le système de castes hindou détermine largement le statut
social. La plupart des Indiens se marient à l’intérieur de
leur caste, et dans les zones rurales, les parents arrangent la majorité
des mariages. Les Fidjiens autochtones et les Indo-Fidjiens se marient
rarement entre eux.
Beaucoup de Fidjiens autochtones et d’Indo-Fidjiens sont allés vivre à la ville pour travailler et la surpopulation est devenue problématique. La Commission du Logement de Fidji procure un toit à une partie des gens dans le besoin, mais Suva compte maintenant plus de 5 000 familles qui vivent dans des bidonvilles. |