MANGER À LA FIDJIENNE
Chez une famille fidjienne autochtone, un repas typique comporte deux plats : un plat principal (kakana dina, ou « vraie nourriture ») et un mets d’accompagnement (icoi ou « relish »). Le plat principal consiste en une racine féculente, habituellement du manioc (taviova), du taro (dalo), un fruit de l’arbre à pain (uru) ou des ignames. Le plat d’accompagnement peut être du porc, du boeuf, « de la viande d’oiseau » (du poulet), du poisson ou des légumes-feuilles comme les bele (proches de l’épinard). Un autre plat d’accompagnement favori est le palusame (feuilles de taro cuites dans du lait de coco). Les familles mangent ensemble, assises sur le sol, autour d’une natte placée au milieu.

Les villageois participent parfois à une yarayara (expédition au poisson). Debout en cercle en eau profonde, ils tiennent une épaisse corde de liane et avancent lentement. Ils secouent la corde et frappent l’eau avec des perches pour rabattre le poisson vers le centre. Quand le cercle se referme, les femmes se glissent sous la corde et attrapent les poissons au filet. Ika (poisson au four) et kokoda (poisson cru mariné dans du jus de citron) sont des plats très répandus.

Pour des occasions spéciales, les villageois préparent un festin dans un lovo (four souterrain). Ils empilent des coques de noix de coco au fond d’une fosse profonde et ils y mettent le feu. Quand les coques se sont consumées, ils les recouvrent de pierres. Une fois que les pierres sont chaudes, les villageois descendent dans la fosse la viande et le poisson marinés et enveloppés de feuilles de bananier. Puis vient une couche de légumes enroulés, et on étend des feuilles de bananier sur le tout. Une seconde couche de pierres enferme la chaleur. Deux ou trois heures plus tard, le festin est prêt.

Dans les communautés indo-fidjiennes ou chinoises, le riz est l’aliment de base. Les idly (quenelles), la masala dosa (crêpe de riz servie avec une sauce à la noix de coco), et le roti (crêpe de farine de blé grillée) font partie des plats les plus prisés venus de l’Inde. Les caris faits avec de la viande de mouton, de chèvre et de poulets sont aussi très appréciés. Pour des raisons religieuses, les Musulmans ne mangent pas de porc et les Hindous ne mangent pas de bœuf.

  Le saviez-vous?
Deux nuits par an, en octobre et en novembre, le balolo (petit ver marin) monte à la surface de l’océan pour s’accoupler. Les villageois sortent à l’aube les ramasser. Ils les rincent à l’eau douce, puis les cuisent toute une nuit dans un lovo.
Dans les foyers indo-fidjiens, les membres de la famille mangent habituellement ensemble, mais dans les occasions formelles, il se peut qu’ils soient servis selon leur rang. Les femmes apportent la nourriture aux hommes les plus âgés d’abord, ensuite aux hommes plus jeunes, et enfin aux enfants. Si des invités sont présents, les hôtes vont les servir généreusement en premier. Il se peut qu’ils attendent que les visiteurs aient terminé avant de se servir eux-mêmes.

Les Fidjiens autochtones et les Indo-Fidjiens ont réciproquement influencé leurs cuisines. Les Indo-Fidjiens utilisent du lait de coco dans de nombreuses recettes, et les Fidjiens autochtones épicent certains de leur relish avec du cari. Tous apprécient un dessert sucré, à base de manioc, appelé le vakalo. Et tout le monde boit du kava.