UN REGARD SUR L'HISTOURE
La première installation humaine sur les Îles Fidji remonte à environ 3 500 ans : des gens venus des Îles Mélanésiennes s’établirent à l’øuest, et des gens venus des Îles Polynésiennes à l’Est. Ils formèrent une société agricole. Les tribus de l’île se livrèrent souvent à des guerres territoriales et le cannibalisme était répandu. Les traîtres récifs de corail au large des îles et le cannibalisme bien connu de ses habitants maintinrent les Européens au large des Îles Fidji jusqu’au début du xixe siècle.

En 1804, le survivant d’un naufrage découvrit du bois de santal sur Vanua Levu. De 1805 à 1813, les négociants abattirent tous les peuplements de bois de santal accessibles, pour le marché d’Asie. Davantage de marchands vinrent aux Îles Fidji entre 1830 et 1850 pour exporter la « bêche-de-mer », un mollusque de mer très prisé en Chine. Des missionnaires méthodistes arrivèrent dans les années 1830 et des négociants américains dans les années 1840. Des colons britanniques arrivèrent dans les années 1860 après être passés par l’Australie et la Nouvelle-Zélande. La plupart des Fidjiens autochtones se convertirent au christianisme au fil du XIXe siècle. Le cannibalisme finit par disparaître.

L’Île de Bau, près de Vitu Levu, fut une forteresse militaire au XIXe siècle. Son commandant, Ratu Seru Cakobau, devint le chef le plus puissant de toutes les îles. En 1874, Cakobau autorisa la Grande-Bretagne à annexer les Îles Fidji qui devinrent l’une des ses colonies, en échange d’une protection contre les autres puissances coloniales.

Le premier Gouverneur des Îles Fidji, Sir Arthur Gordon, décréta que les tribus devaient conserver l’usage de leurs terres. En conséquence, les autochtones fidjiens possèdent aujourd’hui 83 % de la terre. Il fit également venir de l’Inde des ouvriers engagés pour les employer dans les plantations de canne à sucre. Entre 1879 et 1916, plus de 60 000 ouvriers émigrèrent de l’Inde. Bien que les conditions de travail aient été extrêmement pénibles, le gouvernement incitait les Indiens à rester au terme de leur contrat et un grand nombre d’entre eux acceptèrent. Beaucoup d’émigrants arrivèrent de l’Inde après 1920 pour monter de petites affaires. Dans les années 1920, les Indiens se battirent pour améliorer leur sort et être représentés au sein du gouvernement.

  Le savoir-plus?
La plus belle massue de guerre de Cakobau, qu’on appelle « la Massacreuse », fait office de masse de cérémonie au Parlement fidjien. Elle a été rehaussée d’argent.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, les Forces Militaires Fidjiennes se battirent aux côtés de la Grande-Bretagne contre les Japonais. Après la guerre, des réformes politiques survinrent. Le 10 octobre 1970, les Îles Fidji devinrent une nation indépendante, membre du Commonwealth britannique. Sir Ratu Kamisese Mara, leader du parti de l’Alliance, dominé par les Fidjiens, fut le premier à exercer les fonctions de Premier Ministre.

Les tensions d’origine ethnique entre les Fidjiens autochtones et les Indo-Fidjiens persistèrent. En avril 1987, un parti politique nouveau, composé d’une majorité d’Indiens, remporta les élections nationales. Les Fidjiens autochtones protestèrent et, le 14 mai 1987, Le Lieutenant Colonel Sitiveni Rabuka, de l’armée fidjienne, renversa le gouvernement. Il exigeait une nouvelle constitution qui garantirait le contrôle du gouvernement par les Fidjiens autochtones. Quand les nations occidentales suspendirent leur aide et les Îles Fidji furent exclues du Commonwealth, Rabuka proclama la république. Des milliers d’Indo-Fidjiens émigrèrent vers d’autres pays. L’économie en pâtit.

En 1999, Mahendra Chaudhry, Indo-Fidjien, fut élu Premier Ministre. Le 19 mars 2000, un coup d’état conduit par George Speight (lui-même en partie Fidjien) contraignit le Premier Ministre à la démission. Chaudhry et son cabinet furent retenus en otage pendant 56 jours. Bien que quelque temps plus tard, on arrêtât Speight, le coup d’état accrut les tensions ethniques. La situation demeure instable.