LES  SOINS  MÉDICAUX

En l’absence de soins médicaux à l’occidentale, les Éthiopiens font appel à deux genres de guérisseurs : des guérisseurs sanctionnés par l’Église et des sorciers. La pharmacopée est à base de plantes, de matières animales et de minéraux : on utilise ainsi le miel sauvage pour les maux de poitrine, le bois de rose pour le ver solitaire et le jasmin pour les maux d’estomac. De nombreux Éthiopiens croient que les esprits (zar) peuvent causer des maladies mentales et physiques. Les sorciers chassent les mauvais esprits en faisant appel à diverses techniques. En général, les femmes accouchent chez elles, sous la supervision d’une sage-femme, et en compagnie d’autres femmes qui leur apportent un soutien.
 
La médecine occidentale est apparue en Éthiopie au XIXe siècle. Au cours du XXe siècle, le gouvernement a lancé de nombreux programmes pour former du personnel et ouvrir dispensaires et hôpitaux. Depuis 1977, les soins de santé sont gratuits pour les pauvres, et le nombre de cliniques privées a augmenté. Cependant, la pénurie de médecins et de personnel infirmier demeure grande dans les zones rurales. La plupart des établissements médicaux sont en effet situés dans les villes, où ne vit pourtant qu’une petite partie de la population. Les gens ont souvent recours aux soins des pharmaciens, qui ont reçu une formation leur permettant à la fois d’identifier les maladies et de prescrire des médicaments.

L’espérance de vie en Éthiopie est de 44 ans : c’est l’une des plus basses du monde. Le taux de mortalité infantile est élevé : 100 décès pour 1 000 naissances. Une multitude de problèmes de santé sont causés par de mauvaises conditions sanitaires : les trois quarts de la population n’ayant pas accès à de l’eau potable, la dysenterie, les infections gastro-intestinales et les parasites sont très répandus. La malnutrition liée aux famines des récentes décennies a aussi rendu la population plus vulnérable aux épidémies ; les maladies transmissibles, comme la tuberculose et l’hépatite touchent beaucoup de gens. Dans les villes, le sida et les maladies vénériennes touchent de plus en plus de gens.

L’Unicef, l’Organisation mondiale de la Santé et d’autres organismes non gouvernementaux travaillent depuis plusieurs dizaines d’années en Éthiopie pour améliorer la situation sanitaire et développer le système des soins de santé. Grâce à l’aide étrangère, le gouvernement a pu lancer des programmes préventifs, notamment de vaccination. Mais l’éloignement de la population des centres médicaux réduit l’efficacité de ces programmes. De plus, le taux élevé d’analphabétisme rend difficile l’éducation sanitaire, même sur des questions aussi fondamentales que la prévention de la contamination des puits et la conservation de la nourriture. La variole a cependant disparu, comme partout dans le monde, et le taux d’incidence de la malaria et de la typhoïde a considérablement diminué



Le saviez-vous ?

Nombreux sont les enfants qui portent des amulettes pour éloigner les mauvais esprits et les maladies. Le katab est un rouleau de parchemin portant des inscriptions, qui sert de talisman.