LA FAMILLE

La majeure partie de la population éthiopienne est rurale. Beaucoup vivent dans de petits groupements de maisons, avec souvent pour voisins des parents proches. Toute la société éthiopienne repose sur la coopération. Ainsi, la plupart des fermes sont exploitées collectivement entre voisins. Dans toutes les localités, on trouve des sociétés d’entraide auxquelles les familles contribuent hebdomadairement. Les fonds servent pour les mariages, les soins aux malades, les funérailles ainsi que la réfection des routes locales ; même les prêts aux petites entreprises sont traités par les sociétés d’entraide plutôt que par les banques. La pauvreté est malgré tout très répandue et beaucoup de ruraux migrent vers les grandes villes en quête de travail.

Il existe plus de 70 groupes ethniques en Éthiopie, et les coutumes familiales et matrimoniales varient d’un groupe à l’autre. Structures familiales et coutumes tendent cependant à s’occidentaliser, surtout dans les villes, même si la structure patriarcale, où l’homme prend la plupart des décisions, demeure forte. Nombre de jeunes filles sont soumises au rituel controversé de l’excision et de l’infibulation, qui est l’ablation et la suture d’une partie des organes génitaux externes. Les mariages sont d’habitude arrangés ; les femmes vont habiter dans la famille de leur mari.

Les contrats de mariage comportent toujours une dot (telosh), qui se compose de biens et parfois de bétail, donnés par la famille de l’homme à celle de la femme. Le divorce peut être demandé par chacune des deux parties, mais la dot n’est jamais rendue. Les femmes gardent leur nom et leurs biens après le mariage et la société attend de l’homme et de la femme qu’ils se montrent autant de respect l’un que l’autre.

À la campagne, lorsque deux jeunes gens se marient, tous se cotisent et construisent une maison pour les nouveaux mariés. Dans les villes, les voisins offrent des meubles et de l’argent. Partout en Éthiopie, les voisins assument une responsabilité dans le comportement des enfants des autres ; ils s’en occupent fréquemment et les adopteront même de façon non officielle si besoin est. Les enfants éthiopiens sont tenus de respecter non seulement leurs parents, mais tous les adultes, et de leur obéir.

Si une ville comme Addis-Abeba a des gratte-ciel, la plupart des Éthiopiens vivent dans des huttes traditionnelles, ou tukul. Ce sont des habitations circulaires sans fenêtre, au toit conique reposant sur un pilier central et dont les murs sont faits de perches et d’un torchis de terre, de bouse et de paille recouvert de branchages et de paille.



  Le saviez-vous ?

Les Éthiopiens ont des coiffures très élaborées. Les hommes des clans Hamar, Geleb, Burne et Karo lissent une partie de leur chevelure avec de la terre glaise et y plantent des décorations de plumes. Les femmes Harar relèvent leurs cheveux en deux chignons derrière les oreilles.