La présence humaine
en Éthiopie remonte à plus de trois millions d’années
; c’est juste au nord de l’Éthiopie que l’on a découvert les
restes humains les plus anciens. Les premiers habitants de l’Éthiopie
vinrent de la péninsule arabique et de différentes régions
d’Afrique. Plusieurs groupes se partagèrent le territoire, chacun
développant une culture et des coutumes distinctes. Aujourd’hui, on
dénombre plus de 70 groupes ethniques en Éthiopie.
Au Ier siècle de notre ère, le
royaume d’Axoum vit le jour dans les hautes terres de l’Éthiopie et
du sud de l’Érythrée. Au IVe siècle, la population de
ce royaume devint chrétienne. Plusieurs siècles pus tard, le
pouvoir passa aux mains des Agaw et des Amhara, dont les empires s’étendirent
progressivement vers le sud jusqu’à couvrir presque tout le plateau
central.
L’islam gagna l’Éthiopie au VIIe siècle.
Au début, Chrétiens et Musulmans cohabitèrent de façon
relativement paisible. Au XVe siècle, cependant, les disputes territoriales
entre les deux groupes prirent de l’ampleur et, en 1541, l’empereur fit appel
aux Portugais devant une menace particulièrement sérieuse des
Musulmans.
Pendant longtemps, les Portugais tentèrent
de coloniser l’Éthiopie, les missionnaires essayant de convaincre
les Chrétiens éthiopiens d’adopter le catholicisme. L’empereur
Ménélik II fut cependant capable de chasser les Portugais,
tout comme les Italiens et les Anglais, qui tentèrent eux aussi de
coloniser le pays. L’Éthiopie est en fait un des rares pays d’Afrique
à n’avoir jamais été colonisé.
Hailé Sélassié (1892-1975)
fut le dernier empereur d’Éthiopie. Durant les premières années
de son règne, il bannit l’esclavage, mit en place une constitution
et un parlement, et introduisit des réformes dans les secteurs de
l’éducation et de la santé. En 1923, il réussit à
faire admettre l’Éthiopie à la Société des nations,
mais le pays dut de nouveau faire face à une invasion italienne en
1936. Les forces alliées aidèrent l’Éthiopie à
chasser les Italiens en 1941, mais la paix fut de courte durée : en
1952, l’ancienne colonie italienne d’Érythrée et l’Éthiopie
se fédérèrent et, en 1960, les Érythréens
lancèrent un mouvement sécessionniste qui conduisit à
une guerre de trente ans.
Malgré certaines réformes, Hailé
Sélassié ne modernisa pas l’économie éthiopienne,
et les citoyens n’avaient guère de liberté politique. Le mécontentement
public alla croissant et culmina après la famine de 1973, qui fit
300 000 morts. Des manifestations, en 1974, firent tomber le régime.
En 1975, le Derg (comité de direction des forces armées) prit
le pouvoir sous la direction du colonel Hailé Mariam Mengistu, qui
décréta l’État socialiste. Mengistu se déclara
par la suite président du pays.
Le régime de Mengistu fut souvent brutal.
Durant la campagne de « terreur rouge », en 1977 et 1978, plus
de 10 000 personnes furent tuées à Addis-Abeba seulement. La
répression, la guerre et des famines répétées
firent des millions de personnes déplacées ; nombreux sont
les Éthiopiens qui cherchèrent refuge à l’étranger.
Plusieurs groupes de libération prirent les armes contre le gouvernement
de Mengistu, qui fut renversé en 1991. Un gouvernement de transition
dirigea le pays jusqu’en 1995, année où eurent lieu des élections
législatives. Une nouvelle constitution fut adoptée, faisant
du pays une fédération de neuf États et de deux villes.
C’est le premier ministre Meles Zehawi qui dirige le pays depuis lors.
|
Le saviez-vous ? |
Yeha, dans le
nord de l’Éthiopie, fut le siège de la plus ancienne capitale
du pays et est considéré comme le berceau de la civilisation
éthiopienne. On peut y voir des ruines de temples en grès des
VIIIe-VIe siècles av. J.-C. |
|
|