La population de l’Érythrée
est composée presque à part égale de Musulmans et
de Chrétiens, qui ont toujours cohabité pacifiquement. Le
christianisme fut introduit dans la région côtière
du pays au ive siècle, avant de se propager dans les hautes terres.
La majorité des Chrétiens appartiennent à l’Église
orthodoxe (copte), mais le pays compte aussi un petit nombre de Catholiques
romains et de Protestants.
La religion fait partie intégrante de la
vie des Chrétiens, dont toutes les pratiques culturelles sont liées
aux rites et au calendrier de l’Église orthodoxe, qu’ils soient
Les offices orthodoxes sont célébrés en guèze, ancienne langue du royaume d’Axoum, qui n’est plus parlée depuis longtemps ; aussi les sermons sont-ils le plus souvent prononcés en tigrigna ou dans une autre langue du pays. La vénération des icônes est au cœur de la vie religieuse : on en a chez soi, au bureau, dans sa voiture, et nombreux sont ceux qui en gardent même une dans leur poche. C’est au xvie siècle que le catholicisme
fut introduit en Érythrée, par des missionnaires portugais.
S’impliquant dans les activités politiques du pays, ils aidèrent
notamment les Érythréens à lutter contre les Turcs.
Depuis peu, des missionnaires protestants oeuvrent aussi en Érythrée.
Les Musulmans érythréens sont sunnites. Les premiers à se convertir à l’islam furent les habitants de la côte, au viiie siècle. L’invasion du pays par les Turcs ottomans au xvie siècle accéléra ensuite la diffusion de l’islam, qui domine aujourd’hui dans la plaine côtière. Un Musulman dévot doit reconnaître
qu’il n’y a de Dieu qu’Allah et que Mohammed est son prophète ;
il doit aussi prier cinq fois par jour, faire l’aumône aux pauvres,
observer le jeûne du mois du Ramadan et effectuer le pèlerinage
à La Mecque au moins une fois
L’animisme est la croyance traditionnelle de l’Érythrée,
et la plupart des Musulmans et des Chrétiens ont incorporé
des éléments animistes à leur religion. Les animistes
croient que des esprits malfaisants peuvent posséder des individus
et provoquer la mort ou la maladie. L’un des esprits les plus redoutés
est Zar, qui peut s’emparer du corps d’une personne et la tuer. Les Afar
croient que les arbres et les morts ont des pouvoirs particuliers. Les
Hidaareb, quant à eux, croient au « mauvais œil », c’est-à-dire
à l’idée que certaines personnes peuvent porter malchance.
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