LES SOINS MÉDICAUX
La guerre a totalement détruit le système de santé érythréen et les nombreuses sécheresses depuis l’indépendance n’ont pas arrangé les choses. Le pays fait face maintenant à la difficile tâche de fournir des soins à tous les citoyens.

Seule Asmara, la capitale, a de véritables hôpitaux, mais même ceux-ci manquent de personnel et d’équipement. Le gouvernement a établi un programme de décentralisation des soins de santé et construit des dispensaires qui desservent plusieurs villages, mais le manque de personnel et d’équipement les empêche de remplir leur mission. On trouve des cliniques privées à Asmara, mais le coût des soins y est très élevé. La malaria est commune en Érythrée, particulièrement dans la plaine côtière. C’est aussi le cas de la dengue. Selon ONUSIDA, le VIH se répand, et le gouvernement a lancé une vaste campagne de prévention auprès de la population.

Durant la guerre d’Indépendance, plus d’un demi-million d’Érythréens s’étaient réfugiés au Soudan ; après la guerre, la plupart sont retournés en Érythrée, mais ils n’ont plus ni maison ni biens. Ce flot de réfugiés exerce une pression énorme sur le système de santé. En effet, un grand nombre d’entre eux souffrent de malaria, de méningite et de choléra ; diarrhée, maladies de la peau et infections respiratoires sont aussi courantes, tout comme la malnutrition. Le ministère de la Santé a construit des hôpitaux et un réseau de cliniques pour soigner ces personnes déplacées, mais les disputes frontalières avec l’Éthiopie ralentissent un travail déjà difficile. 
 

En raison de l’insuffisance du système de santé, les Érythréens recourent souvent aux guérisseurs, qui traitent les malades au moyen de plantes médicinales et autres ingrédients locaux. Les guérisseurs ne se font pas payer en argent, mais plutôt en nourriture, en vêtements ou même en bijoux. Pour les maladies communes, les remèdes maison ont la faveur. On soigne ainsi la congestion nasale au moyen de vapeur d’eucalyptus et les rhumes des enfants avec une pommade faite de rue (une plante médicinale) et d’huile chaude. Oignons et ail fermentés sont utilisés à la place des antibiotiques.
 

 



 

  Le saviez-vous ?
Plutôt que de consulter un médecin ou d’aller à l’hôpital, les Érythréens vont volontiers se plonger dans l’une des nombreuses sources d’eau chaude du pays, ou maicholot.