Dans les familles salvadoriennes, il
est fréquent que tous contribuent pour subvenir aux besoins du groupe.
C’est aussi ensemble que sont prises les décisions concernant les
emplois ou la carrière de chacun. Les enfants commencent à
travailler très jeunes, leur salaire étant souvent essentiel
à la survie de la famille.
Près d’un tiers des Salvadoriens travaillent dans l’agriculture. Bien que les réformes agraires aient redistribué des terres aux paysans et à des fermes collectives leur appartenant, beaucoup de terres sont occupées par de vastes plantations où les travailleurs touchent des salaires de misère. Les familles possédant un lopin de terre y cultivent maïs, haricots et sorgho pour leur consommation personnelle ; ce sont souvent les femmes qui s’en occupent, les hommes travaillant dans les plantations. Les principales cultures d’exportation sont le café, la canne à sucre et le coton, surtout produits dans de très grandes plantations. Le café est cultivé dans les régions montagneuses, le coton dans les plaines côtières, où le climat est tropical. Depuis peu, le pays exporte aussi du sésame, des graines de pavot, des fleurs et des fruits tropicaux. Sur le haut plateau central, on élève du bétail. Les fermes de crevettes, dans les régions côtières, sont devenues une source importante de revenus. En dépit de l’importance du secteur agricole, le Salvador n’a pas assez de terres pour nourrir sa population et doit importer près d’un quart de ce qu’il consomme. Le Salvador a la plus haute concentration d’usines d’Amérique centrale. On y produit textiles, dérivés du caoutchouc, meubles, matériaux de construction et produits chimiques et pharmaceutiques ; l’assemblage de pièces électroniques est aussi en train de se développer. Si l’on trouve des femmes dans l’enseignement, dans le domaine de la santé et en ingénierie, la majorité de la main-d’œuvre féminine travaille dans ces usines, ou maquilas, exploitées par des compagnies étrangères. Les maquilas, qui transforment des produits bruts importés en produits finis ensuite revendus sous des marques connues sur le marché nord-américain, sont devenues la principale source de revenus d’exportation du pays. Ces usines avaient naguère la réputation de réprimer les syndicats et d’imposer des conditions de travail déplorables, mais les multinationales qui les exploitent collaborent depuis peu avec le gouvernement salvadorien pour y améliorer le sort des travailleurs. Les Salvadoriens ont l’esprit d’entreprise. Dans les rues, des vendeurs ambulants – surtout des femmes et leurs enfants – vendent toutes sortes de produits : aliments préparés, fruits et légumes du jardin, vêtements, artisanat… Troc et échange de services régissent bon nombre des transactions. Les enfants gagnent aussi un peu d’argent en vendant des journaux, en cirant les chaussures ou en gardant et en lavant les voitures. Affectée par des années de guerre civile, par les retombées du colonialisme et par sa vulnérabilité face à la valse des prix (notamment du café) sur le marché international, l’économie salvadorienne est l’une des plus pauvres de l’hémisphère ouest. Des désastres naturels tels que l’ouragan Mitch (1998) et les tremblements de terre de 2001 ont déstabilisé la production agricole. Le sous-emploi atteint jusqu’à 50 % dans certaines régions. Malgré tout, l’économie du Salvador se renforce progressivement depuis 1990, grâce à l’augmentation du commerce et à l’aide financière des autres pays et des Salvadoriens vivant à l’étranger. |
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