L'ÉDUCATION
Au Salvador, l’école est gratuite, et obligatoire durant six ans. Le cheminement scolaire compte quatre étapes : parvularia (la prématernelle), basica (de la première à la neuvième année), media (de la dixième à la douzième année) et superior (post-secondaire). Les programmes d’études des cycles primaire et secondaire sont similaires à ceux de l’Amérique du Nord : ils comprennent des cours d’histoire, de géographie, d’éducation physique, de mathématique, d’informatique et de littérature. Le Salvador possède aussi un système d’écoles privées, souvent administrées par l’Église catholique ou par d’autres groupes religieux.

Longtemps sous-financée, l’éducation représente aujourd’hui la principale dépense dans le budget national. Les écoles demeurent cependant insuffisantes, sont souvent délabrées et manquent de matériel essentiel, notamment de manuels modernes. Dans les campagnes, les familles n’ont pas toujours d’école à proximité, surtout passé les premières années du primaire, et si celui-ci est gratuit, les parents doivent quand même acheter les fournitures scolaires, les uniformes – qui sont obligatoires – et même, parfois, payer des frais d’inscription. Pour les familles pauvres, ces frais additionnels peuvent s’avérer trop élevés. De surcroît, les enfants doivent très tôt participer aux travaux de la maison : les filles aident leurs mères à s’occuper de leurs cadets, et les garçons travaillent dans les champs ou vendent des produits dans les rues. Aussi de nombreux enfants salvadoriens ne finissent-ils pas l’école primaire ; près de 10 % d’entre eux n’y vont même jamais.

Plusieurs options s’offrent aux étudiants qui poursuivent des études postsecondaires. Le gouvernement administre un certain nombre d’universités et d’instituts techniques, ainsi que des écoles nationales d’agriculture. L’armée a aussi sa propre université et une école d’infirmiers. Fondée en 1861, l’Université du Salvador, à San Salvador, comprend une école de droit et une école de médecine, et a acquis au fil des ans la réputation d’être un lieu de liberté académique. L’Université d’Amérique centrale, fondée en 1966 par les Jésuites, a, elle aussi, une excellente réputation. 

À l’instar des prêtres et des médecins, les enseignants salvadoriens sont très respectés dans leurs communautés, et la plupart des parents ne contrediraient pas leur autorité. Durant la guerre, les professeurs et les étudiants des universités furent nombreux à s’investir dans les mouvements sociaux, et des confrontations violentes eurent lieu sur les campus universitaires. En 1980, l’Université du Salvador, accusée d’activités subversives, fut fermée et resta fermée pendant quatre ans. L’Université d’Amérique centrale fut aussi ciblée, et bien des membres du corps professoral durent quitter le pays. Dans les zones rurales, des centaines d’écoles furent détruites ou fermèrent leurs portes. La fermeture des universités provoqua l’émergence de nombreuses universités privées, exigeant des frais d’inscription plus élevés. Les enfants des familles aisées vont souvent étudier à l’étranger.
 

   Le saviez-vous?
Durant la guerre civile, nombre d’enseignants furent persécutés, et même tués, simplement parce qu’ils appartenaient à un syndicat. On vit ainsi beaucoup de bénévoles travailler dans les écoles.



 

  Le saviez-vous?
Le Salvador honore ses enseignants le 22 juin, lors de la Journée des Enseignants, qui est un congé national.