LA FAMILLE
La plupart des Salvadoriens vivent au sein de familles étendues, surtout en zone rurale : plusieurs générations cohabitent, chaque membre jouant un rôle essentiel au bien-être de la famille. Grands-mères et tantes contribuent aux travaux ménagers et s’occupent des enfants, alors que les hommes travaillent ensemble, aux champs ou à d’autres activités. Les personnes âgées sont respectées pour leur expérience et les enfants apprennent très jeunes à leur montrer du respect, tout comme à leurs parents. 

Les garçons salvadoriens grandissent dans un cadre où l’homme est encouragé à faire preuve de virilité (machismo) et de courage. Une telle attitude, évidente lorsque les hommes se rencontrent entre amis, influence leur comportement en tant que maris et pères. Les filles, par contre, doivent se montrer modestes et douces. Les femmes sont responsables de l’entretien de la maison, de la cuisine et des soins aux enfants. Il n’est pas rare qu’elles aient leur premier enfant très tôt à l’adolescence. Les familles sont nombreuses, comparativement au Canada, mais le nombre d’enfants tend à diminuer, surtout dans les villes. Le nombre de familles monoparentales, lui, est en augmentation. 

En raison de la croissance du chômage et des ravages de la guerre, la structure familiale salvadorienne s’est modifiée. Dans les zones rurales, les hommes sont souvent obligés de quitter leur famille pour aller travailler dans les plantations, à la ville ou dans d’autres pays. Parfois, toute la famille se déplace quelques mois par an pour trouver du travail. Dans les villes, il n’est pas rare que les deux parents travaillent à l’extérieur de la maison. La guerre a d’ailleurs bouleversé le rôle traditionnel des femmes, qui ont participé aux manifestations ou combattu aux côtés des hommes. Le grand nombre de morts a aussi fait que près d’un quart des foyers sont maintenant dirigés par des femmes seules qui, en plus de leurs responsabilités à la maison, sont obligées de travailler à l’extérieur pour faire vivre la famille. 

Au Salvador, la division sociale a toujours été extrême. Si dans les villes, les quartiers riches, ou colonias residenciales, ressemblent à certaines banlieues californiennes, entourées de hauts murs protecteurs et de systèmes de sécurité, les familles pauvres s’entassent souvent dans des appartements d’une seule pièce, partageant les installations sanitaires avec leurs voisins ; les plus pauvres vivent dans des abris de fortune en tôle ou en carton dans les ravins (barrancos) et sur le bord des rivières qui traversent les villes. Depuis peu, le pays voit émerger une classe moyenne, mais la moitié des Salvadoriens vivent néanmoins dans la pauvreté.

Villes et villages ont tous une grande place centrale, où l’on peut se détendre à l’ombre des arbres. Dans les zones rurales, la maison typique est le rancho, maison d’une ou deux pièces au sol de terre battue, au toit de chaume ou de tuiles, et aux murs faits de branches entrelacées recouvertes de boue séchée. Beaucoup de ces maisons se sont écroulées dans les tremblements de terre de 2001 et sont remplacées par des constructions en ciment.


  Le saviez-vous?
Un tiers des Salvadoriens vivent à San Salvador. Étant donné les mauvaises conditions économiques, les paysans des zones rurales laissent souvent leurs enfants avec les grands-parents pour aller chercher du travail dans la capitale.