LA FAMILLE
Malgré l’influence des valeurs nord-américaines, la tradition espagnole de solidarité familiale demeure solidement ancrée en république Dominicaine. Dans les moments difficiles, les gens font appel à leur famille. Jusque dans les années 1970, beaucoup d’activités communautaires reposaient sur la famille ; ainsi voyait-on souvent des familles étendues joignant leurs efforts dans une entreprise commune. Aujourd’hui, la cellule familiale se compose seulement de deux générations, mais il est encore courant de voir trois générations vivre sous le même toit. C’est le plus âgé des hommes qui détient l’autorité.
Beaucoup de couples pauvres ne se sont pas unis par un mariage civil ou religieux à cause du coût élevé de la cérémonie et vivent en union de fait. Si ces couples se séparent, la maison qu’ils partageaient est généralement donnée à la femme. Une pension alimentaire est allouée à l’enfant si celui-ci a été légalement reconnu par le père. Si un mariage civil peut être facilement annulé, il n’en est pas de même pour les mariages religieux au sein de l’Église catholique.
   Le saviez-vous ?
Les lois du divorce sont tellement laxistes en république Dominicaine, que l’on y vient d’un peu partout pour obtenir un divorce.
Les Dominicains sont très attachés aux rôles traditionnels de l’homme et de la femme. Les hommes et les jeunes garçons doivent faire preuve de machismo, ou virilité, ainsi que de personalismo, ce qui revient à placer sa dignité et son honneur au-dessus de toute idéologie politique ou collective. Il est socialement accepté qu’un homme ait plusieurs femmes dans sa vie, parfois même en même temps. Il n’y a aucune honte pour un homme d’avoir plusieurs enfants de femmes différentes et de continuer à avoir des relations à l’extérieur du mariage, du moment qu’il assume son rôle de chef de famille et subvienne aux besoins de ses enfants.
Les femmes sont censées être soumises et rester au foyer ; cependant, nombreuses sont celles qui commencent à travailler à l’extérieur de la maison. Elles occupent ainsi une place de plus en plus importante sur le marché du travail et en politique. Ceci est vrai dans toutes les classes sociales, mais plus particulièrement dans les familles pauvres, où il n’y a parfois pas d’homme à la maison. Aussi n’est-il pas rare de rencontrer une grand-mère ou une mère assurant son rôle traditionnel de femme au foyer tout en travaillant pour gagner sa vie.
   Le saviez-vous ?
La relation de compadrazgo est si importante aux yeux des Dominicains que Rafael Trujillo l’a utilisée à son propre avantage, organisant des baptêmes de masse et devenant le parrain de milliers d’enfants de paysans.
Outre les liens du sang, les liens de compadrazgo, ou de « co-parenté » peuvent être très forts. Les compadres sont des parrains, qui jouent un rôle important dans la vie de leurs filleules et filleuls. Ils sont choisis avant la naissance du bébé et on s’attend à ce qu’ils contribuent à l’éducation, à la carrière et même au bien-être financier de l’enfant.