CROYANCES
Le régime communiste n’a pas toujours été très tolérant vis-à-vis de la religion. Pendant de nombreuses années, les gens étaient persécutés pour leurs convictions religieuses et les pratiquants se voyaient refuser l’accès à des emplois et à l’éducation. Vers le début des années 1970, les relations entre le gouvernement et les institutions religieuses commencèrent à s’améliorer. En 1976, l’État accorda aux citoyens cubains la liberté de religion, mais avec certaines restrictions. En 1992, un amendement constitutionnel généralisa la liberté de culte. Les Cubains ont maintenant le droit de pratiquer ou de prêcher n’importe quelle religion. On a d’ailleurs constaté un regain d’intérêt pour la vie spirituelle, et de plus en plus de jeunes se tournent vers la religion. Aujourd’hui, environ un quart de la population est catholique.

Le santería (la Voie des saints) est un mélange de rites catholiques et africain (yoroubas) qui se pratique depuis toujours à Cuba. La religion yorouba vient plus précisément du Nigeria et du Bénin. Lorsque les Africains arrivèrent à Cuba, l’Église catholique s’empressa de leur inculquer les rudiments de la religion et de les baptiser. Les Africains firent des rapprochements entre les deux religions : le Dieu créateur catholique, entouré de saints qui intercèdent auprès de lui en faveur des hommes, n’était pas sans rappeler le Créateur Oludamare et ses orishas (divinités moins importantes), qui aident les fidèles à trouver et à accomplir leur destinée. Les saints catholiques furent donc considérés comme des manifestations des orishas.

Les babalaos (prêtres) aident les Santeros (croyants du santería) à résoudre leurs problèmes de santé, d’argent, d’amour ainsi que les ennuis qu’ils pourraient avoir avec la loi. Pour se protéger des maladies et des maléfices, les Santeros portent aussi des amulettes et n’hésiteront pas à sacrifier un pigeon ou un poulet. Les fêtes religieuses sont célébrées avec des danses, des tambours et des chants, et comprennent aussi des offrandes qui sont propres à chaque cérémonie. Pendant que les Santeros dansent, l’un des fidèles entre en transe et devient le porte-parole du orisha pour le groupe ; c’est lui qui transmet messages et conseils aux autres participants. 

Il existe une communauté juive à Cuba depuis le XVIe siècle. Les premiers arrivés furent des Juifs séfarades fuyant l’Inquisition espagnole. Au début du XXe siècle, des Juifs ashkénazes d’Europe de l’Est vinrent se joindre à eux. Aujourd’hui, la communauté juive est réduite, mais comme le catholicisme, le judaïsme connaît un renouveau à Cuba.
 

  Le saviez-vous?
Les orishas sont mortels et doivent manger pour rester en vie. Chaque orisha a besoin d’aliments ou de boissons spécifiques pour résoudre les problèmes des hommes. Ainsi, Yemayá (la déesse des mers) se verra offrir des croustilles de bananes et de la pastèque.