MANGER A LA CONGOLAISE
Un plat congolais typique se compose d’un féculent, généralement servi en bouillie, accompagné d’une sauce ou d’un ragoût épicé. Le plus souvent, le féculent sera du manioc (surtout dans les zones rurales), que l’on remplacera à l’occasion par du riz ou du maïs. Poisson ou viande agrémente le ragoût quand les gens en ont les moyens.

Le manioc est une plante-racine riche en fécule mais pauvre en protéines. Un régime composé essentiellement de manioc peut donc entraîner la malnutrition. Le manioc se cultive facilement : il tolère un sol pauvre et la sécheresse, et peut rester quatre ans dans le sol avant d’être récolté. Toutefois, une fois récolté, il s’abîme rapidement et ne peut être entreposé plus de quelques jours. C’est pourquoi on ne l’exporte pas. 

La plupart des Congolais ne mangent qu’un vrai repas par jour ; seuls les plus aisés prennent trois repas. En ville, le petit-déjeuner, quand il y en a un, se compose de café au lait et d’un morceau de baguette. Le repas principal, autrefois celui de midi, se prend maintenant plutôt le soir. On préférera préparer tout le repas dans la même casserole pour économiser l’énergie. Au moment du repas, toute la famille s’assoit autour des plats de manioc ou de riz et de ragoût, qui sont souvent posés par terre. Chacun prend une poignée de riz ou de manioc qu’il mélange avec de la sauce pour former une boulette.

Le ragoût traditionnel, ou mwamba, se compose de poisson ou de viande (poulet, bœuf ou agneau) que l’on aura fait revenir dans l’huile avant de le mettre en sauce. On le mange avec du riz, du fufu (pâte de farine de maïs) ou du chikwange (feuilles de bananier farcies de manioc). La nourriture congolaise est souvent peu assaisonnée, mais les ragoûts sont généralement relevés de poivre.

  Le saviez-vous?
Le manioc n’est pas une plante africaine : on pense qu’elle a été rapportée d’Amérique du Sud par les Portugais il y a 300 ans. C’est avec la racine du manioc que l’on fait le tapioca.
Parmi les autres plats traditionnels, on citera le poulet pili pili, le maboke (poisson d’eau douce cuit dans des feuilles), le saka saka (feuilles de manioc écrasées et cuites dans de l’huile de palme et de la pâte d’arachide) et le fumbwa (ragoût de légumes). Graines de sésame ou de courge écrasées, brochettes et pâte de banane plantain sont aussi typiques. Chenilles, vers, termites et crickets grillés sont considérés comme des mets délicats dans certaines régions. On peut aussi se voir offrir singe fumé, antilope fumée et crocodile grillé.

En matière de boissons alcoolisées, les Congolais boivent de la bière (Skol et Primus étant les marques les plus connues, mais la bière artisanale connaît aussi du succès) et du vin de palme (fabriqué à partir de la sève de palmier qui contient de la levure et peut être fermentée en deux jours). On boit aussi des boissons gazeuses au gingembre, de la bière de banane, du vin de canne à sucre, du gin maison et du jus de fruit de la passion. Il est de coutume de verser un peu de liquide par terre avant de boire, libation qui honore la soif des ancêtres.
 

  Mwamba
Ingrédients

1 poulet découpé, 1 kg de bœuf 
   ou d’agneau, ou 750 g de filets de poisson 
sel 
huile
2 gros oignons, hachés 
   grossièrement
de 2 à 4 piments rouges frais 
   écrasés, ou 1/2 -1 c. à soupe de piments rouges séchés et écrasés
6 ou 7 tomates pelées, épépinées 
   et écrasées en purée

Préparation

Saler la viande ou le poisson. Faire brunir dans l’huile très chaude avec les oignons. Ajouter les piments, les tomates et couvrir presque totalement d’eau. Laisser mijoter jusqu’à ce que ce soit cuit. Le mwamba au poulet se sert habituellement avec du riz cuit à l’eau. Le mwamba au poisson, à l’agneau ou au bœuf s’accompagne de bananes plantains frites.