L’histoire écrite de
la Chine remonte à 5 000 ans, mais sa mémoire historique est
bien plus longue. Plus de vingt dynasties ont régné sur la
Chine, dont certaines fort longtemps, comme celle des Han, qui a dirigé
le pays pendant quatre siècles. Si chaque dynastie a apporté sa pierre à l’édification du pays, dans certains cas par des gains de territoires, la vie en Chine est demeurée inchangée pendant plus de 2 000 ans. La société chinoise était surtout modelée sur la pensée de Confucius, philosophe du Ve siècle av. J.-C. qui prônait une hiérarchie sociale très rigide gouvernant les relations entre hommes et femmes, parents et enfants, et sujets et maîtres. Les structures sociales furent ainsi maintenues au-delà des changements de dynasties. Certaines furent renversées par des envahisseurs, d’autres furent chassées à la suite de famines ou de catastrophes naturelles, qui convainquaient le peuple que ses dirigeants avaient perdu leur mandat venu des cieux. Les aspirants au pouvoir se battaient alors pour contrôler le territoire et établir une nouvelle dynastie. Même pendant les siècles de joug étranger, comme sous la dynastie mongole établie par Kublai Khan Yuan au XIIIe siècle, le mode de vie chinois demeura fondamentalement inchangé. À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, le pays traversa une période d’instabilité générale. L’ancien système social eut du mal à résister au choc du contact avec la nouvelle économie mondiale ; suivirent alors une inflation galopante, un problème de drogue grandissant et des conflits militaires avec les puissances occidentales. La bureaucratie gouvernementale devenait de plus en plus corrompue et la dynastie Qing n’offrait plus la stabilité ni la protection à la plupart des Chinois. Alors que les forces japonaises menaçaient la Mandchourie, dans le nord-est du pays, à l’intérieur les chefs militaires locaux commençaient à lutter pour le pouvoir. L’un des groupes luttant pour le pouvoir était celui des communistes, menés par Mao Tsé-toung. À la différence des autres groupes, ils gagnèrent leur popularité en s’appuyant directement sur la classe paysanne. Le 1er octobre 1949, après que la Chine eut connu une guerre contre le japon et une guerre civile, les communistes établirent la République populaire de Chine. Ils mirent en place des réformes agraires dans le but d’éliminer la pauvreté ; les paysans, qui avaient espéré finalement posséder leurs propres terres, constatèrent toutefois qu’ils devaient travailler sur de vastes communes rurales. Des politiques industrielles peu judicieuses et une série de désastres naturels affaiblirent le soutien populaire à l’égard du gouvernement. Ce dernier réagit en proposant des réformes économiques mineures, qui engendrèrent une lutte pour le pouvoir au sein même du parti. En 1966, les partisans de Mao entamèrent la Révolution culturelle (1966-1976) dans laquelle le parti encouragea la jeunesse chinoise à éliminer toutes les figures d’autorité de l’avant-révolution ainsi que les sources d’influence occidentale (enseignants, artistes, écrivains, édifices religieux). L’économie allait en souffrir pendant des années, la population luttant pour survivre au chaos qui s’ensuivit. Il fallut attendre le décès de Mao, en 1976, pour que les choses changent. Le gouvernement de Deng Xiaoping encouragea de nouvelles initiatives économiques, mais refusa toute réforme politique. Des manifestations affectèrent tout le pays, la population réclamant de plus en plus la démocratie et la fin de la corruption au sein du gouvernement. La révolution se termina par la manifestation de la Place Tiananmen en 1989, manifestation que le gouvernement écrasa par la force. Depuis, le pays a connu une croissance économique très rapide. Jiang Zemin, à la tête du parti communiste, encourage l’économie de marché et le commerce extérieur, sans toutefois entreprendre de réformes politiques.
|
|