Les premiers habitants de la Bolivie appartenaient
à la culture Tiahuanaco, apparue il y a plus de 2 000 ans et dont
on trouve des vestiges près du lac Titicaca. La civilisation Tiahuanaco
commença à s’affaiblir vers le XIIIe
siècle. Au XVe siècle, les Incas, un
peuple quechua qui venait du nord (du Pérou d’aujourd’hui), s’emparèrent
de l’Altiplano, donnant naissance à une multitude de petites collectivités
nommées ayllus, dont certaines existent encore de nos jours.
En 1538, les Espagnols conquirent l’Empire inca. Ils forcèrent les peuples autochtones à travailler dans les mines d’argent du pays et firent également venir des Africains comme esclaves. Les Autochtones, menés par Tupac Amarú, se révoltèrent en 1780 contre les colons espagnols, mais le soulèvement fut maté. |
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En 1809, les Boliviens, sous la direction de Pedro
Domingo Murillo, formèrent un gouvernement et déclarèrent
la guerre aux occupants espagnols. Malgré l’exécution de
Murillo, ils poursuivirent leur lutte. En 1824 et 1825, Simón Bolívar
et Antonio José de Sucre remportèrent des batailles décisives
au Pérou et en Bolivie, et la Bolivie devint une république
indépendante, avec Antonio José de Sucre comme premier président.
De nombreuses dictatures militaires se succédèrent, jusqu’à
ce qu’en 1883 un parti civil prît le pouvoir et inaugurât un
demi-siècle de gouvernement non militaire.
À cette époque, la Bolivie et le Chili se disputaient des terres de la côte pacifique riches en nitrates. En 1879, le conflit dégénéra en ce qui fut nommé la guerre du Pacifique : la Bolivie y perdit son unique accès à l’océan. La guerre du Chaco (1932-1935), qui mit aux prises la Bolivie et le Paraguay, eut elle aussi pour enjeu la possession de ressources naturelles. Au sortir de cette guerre, la Bolivie avait perdu une autre partie de son territoire et les militaires boliviens renversèrent le gouvernement civil et reprirent le pouvoir. |
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Dans les années 1940, un nouveau
parti vit le jour : le M.N.R. (Mouvement nationaliste révolutionnaire)
qui se donnait comme première mission de nationaliser les mines
d’argent du pays. En 1952, le M.N.R. prit le contrôle de l’État,
nationalisa les mines et appliqua toute une série d’autres mesures
économiques et sociales, dont une réforme du système
d’éducation et l’instauration du suffrage universel. En vertu de
la loi sur la réforme agraire, promulguée en 1953, de nombreuses
terres furent confisquées à leurs propriétaires et
redistribuées aux Autochtones. Ces mesures ont transformé
la vie de très nombreux Boliviens.
Le M.N.R. perdit le pouvoir en 1964. Les années 60 et 70 furent marquées par de nombreux coups d’État qui forcèrent à l’exil des milliers de citoyens. Ce n’est qu’au milieu des années 80 que la démocratie revint et d’importantes réformes économiques furent entreprises. Si la situation économique s’est grandement améliorée au cours des années 90, la Bolivie demeure l’un des pays les plus pauvres d’Amérique du Sud. Sous le président actuel, Hugo Banzer Súarez, le gouvernement a comme objectif de privatiser les sociétés publiques, d’attirer les investisseurs étrangers et d’améliorer le système d’éducation. |