Arts et littérature
Le Bangladesh a une profonde tradition intellectuelle. Comme le dit le dicton, ce que les Bengalis pensent aujourd'hui, le reste de l'Asie le pensera demain.

 Les Bengalis aiment la poésie et sont fiers de leurs grands poètes, dont les photos sont d'ailleurs affichées dans les restaurants et les magasins.

Rabindranath Tagore, écrivain, artiste et philosophe dont la famille était originaire de ce qui est aujourd'hui le Bangladesh, fut lauréat du Prix Nobel de littérature en 1913. Ce fut le premier Asiatique à remporter cet honneur. Hindou prônant l'harmonie entre Hindous et Musulmans, Tagore exaltait les vies simples et leurs misères. L'un de ses poèmes est devenu l'hymne national du Bangladesh, Amar Shona Bangla (Mon Bengale doré). L'oeuvre passionnée du poète rebelle Kazi Nasrul Islam a quant à elle nourri la fierté nationale à l'époque coloniale.

Les Bengalis aiment la musique. Chaque type de musique bengali a son propre caractère. La musique classique, ou uchango, s'inspire par exemple souvent des poèmes de Kazi Nasrul Islam et de Tagore. Alors que les paroles des poèmes du rebelle Islam suscitent des mélodies puissantes, celles de Tagore inspirent une musique plus douce et plus romantique.

 Au cours des siècles, les villageois ont créé leurs propres chants. Les lalongiti sont des complaintes traitant d'amour et de malheur, alors que les polligiti traitent du travail et de la vie du village. La flûte de bambou donne à la musique folklorique un ton lancinant. La musique pop est généralement sentimentale.

Les campagnes ont une forte tradition théâtrale. Les représentations, habituellement données lors des foires de villages ou melas, permettent de faire revivre les coutumes. Ces spectacles, qui autrefois traitaient surtout de thèmes religieux ou historiques, abordent aujourd'hui des questions politiques et sociales.

Les Bengalis adorent assister à un spectacle de kabigan. Il s'agit d'une sorte de débat en vers, rapide, rythmé et improvisé sur place. Chaque équipe est composée de quatre participants à l'esprit vif, qui, tour à tour, vers par vers, doivent donner la répartie tout en gardant le rythme et la rime de leurs adversaires. Le kabigan permet de traiter des problèmes sociaux avec légèreté.

De par leur finesse, tissage et broderie font la fierté des Bengalis depuis des siècles. Fleurs, animaux et dessins géométriques compliqués ornent les jamdani, ou soieries brodées au métier à tisser. Ces broderies, jadis destinées à la maison impériale, sont toujours confectionnées aujourd'hui. Les patchworks brodés sur lesquels est racontée l'histoire des villages sont aussi particulièrement prisés.

Parmi les nombreux types architecturaux différents dont peut s'enorgueillir le Bangladesh, on mentionnera surtout les temples hindous sculptés, les mosquées à coupole et les palais de princes disparus depuis longtemps. A Dhaka se dressent de gigantesques monuments nationaux, dont l'Assemblée nationale, conçue par l'architecte américain Louis Kahn