Légendes et musique populaire occupent
depuis des siècles une place privilégiée dans la culture
albanaise. Cest en effet grâce à elles que les Albanais sont
parvenus à conserver leur histoire et leur culture pendant les quatre
siècles doccupation ottomane. Parcourant le pays, ménestrels
et troubadours, saccompagnant de leur lahuta (luth à une
corde), chantaient de longs poèmes à la gloire du pays, dans
lesquels il était question doppression et de liberté, de
courage et de sacrifices pour son pays. |
Le
poète anglais Lord Byron, qui fit un voyage en Albanie en 1809,
évoque visages et paysages albanais dans son poème épique
Le Pèlerinage du chevalier Harold. |
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Ce nest quà la fin du XIXe
siècle que la littérature albanaise prit son essor, notamment
avec Naïm Frasheri (1846-1900), grande figure de « lÉveil
national », qui écrivait en albanais, en turc, en grec et
en persan, et dont lHistoire de Skanderbeg (1898) est aujourdhui
un classique de la littérature albanaise. Au début du XXe
siècle, Millosh Gjergi Nikolla faisait paraître sous le pseudonyme
de Migjeni des poèmes traitant de patriotisme et de justice sociale,
notamment de lémancipation des femmes en Albanie. Après
sa mort à lâge de 27 ans, ses uvres furent rassemblées
en un recueil ; celui-ci fut traduit en français sous le titre de
Chroniques dune ville du nord. |
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Ismail Kadare, poète, nouvelliste et romancier,
est sans aucun doute lun des écrivains albanais contemporains les
plus connus. La plupart de ses ouvrages ont été traduits
dans de nombreuses langues, notamment en français. Le Général
de larmée morte, le plus célèbre de ses ouvrages,
fut porté à lécran en Italie en 1982, avec Marcello
Mastrianni dans le rôle principal. Dans un autre roman, Chronique
de la ville de pierre, lauteur évoque le sud de lAlbanie,
où il a passé son enfance.
La musique albanaise traditionnelle est de type
polyphonique, cest-à-dire quelle combine plusieurs voix ou plusieurs
mélodies qui se superposent les unes aux autres dans une seule composition.
Aux mariages, musique et danses traditionnelles sont de rigueur : on fait
souvent appel à des orchestres gitans. Le théâtre dombres
et de marionnettes faisait autrefois partie de la tradition populaire.
Aujourdhui, dans les centres urbains, on préfère lopéra
ou le ballet.
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Lécrivain
et dessinateur Edward Lear, inventeur du « limerick » (poème
humoristique), voyagea en Albanie en 1851 et publia le Journal dun
peintre de paysages en Albanie. |
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Les Albanais sont fiers de leur riche
patrimoine artistique et architectural. Léglise Saint Nicolas de
Voskopoje (ville de lest du pays, autrefois la plus grande dAlbanie)
abrite par exemple de magnifiques fresques du XVIIIe
siècle. La cathédrale Sainte Marie de Berait, à environ
120 km au sud de Tirana, est quant à elle ornée dicônes
du plus grand artiste albanais du Moyen ge, Onufri. Cest aussi à
Berait que lon trouve les ruines de la plus vieille mosquée dAlbanie. |
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