La poésie est depuis toujours
la forme d’art la plus populaire auprès des Afghans de tous les
groupes ethniques. Traditionnellement, les poèmes célèbrent
les vertus héroïques, l’amour romantique et la piété.
Le plus grand poète pachtou, Kaushal Khan Khattak, était
un chef et un guerrier du XVIIe siècle, qui
a également écrit des livres de philosophie, de médecine
et d’éthique. Les Afghans aiment aussi les épopées
turques, tout particulièrement les poèmes Kudatkybilik
et Koblandy.
La littérature persane est surtout populaire chez les personnes instruites, mais elle se transmet également de façon orale. On raconte notamment aux enfants les fables animales du Kalilah wa Dimnah. Les histoires d’amour tragique comme Rabia Balkhi, du poète Rabia, sont aussi très appréciées. Le Shahnama (Livre des Rois), écrit au Xe siècle par le poète Firdausi, est considéré comme une épopée nationale. Les grandes villes comme Kaboul, Kandahar et Herat possèdent des théâtres où des troupes produisent des pièces traditionnelles persanes ainsi que des adaptations de grands classiques turcs, arabes ou européens. Les rôles féminins sont souvent joués par des hommes. Dans les villes, les cinémas projettent des films indiens, pakistanais et occidentaux. La guerre avait presque fait disparaître cette forme de loisir ainsi que la petite industrie cinématographique du pays : après avoir été soumis au contrôle étatique par les Soviétique, le cinéma avait été complètement supprimé par les Talibans. Toutefois, des réalisateurs ont continué de tourner des films. Récemment, la vie en Afghanistan a aussi été le sujet du film iranien Kandahar. La mosaïque et les carreaux de faïence sont des arts très développés au Moyen-Orient, et l’Afghanistan ne fait pas exception mosquées et bâtiments publics en sont ornés. De nombreuses mosquées sont de grands chefs-d’œuvre architecturaux. Construite en 1420, la Grande Mosquée (Mosquée bleue) de Mazar-i-Charif, dans le nord du pays, est recouverte de carreaux de lapis-lazuli vernissés. Les carreaux forment de riches motifs où s’entrelacent feuilles, tiges et fleurs, et le travail est si minutieux que les murs ont l’air d’avoir été peints. Les mosquées construites à l’époque de Tamerlan se reconnaissent à leurs hauts minarets, à leurs dômes bulbeux et à leurs mosaïques très raffinées. La musique est généralement exécutée
par des orchestres composés soit d'hommes soit de femmes. Les femmes
jouent souvent du daireh, un tambourin à sonnailles. Les
hommes jouent de l'armonia, un petit harmonium portatif, ainsi que
différents types de tambours et de flûtes. À l'occasion
de fiançailles, on engage parfois une troupe de musiciennes ou de
danseuses pour divertir les femmes, et une autre troupe de musiciens pour
les hommes. En ville, certaines réceptions de mariage ont lieu dans
des salles de fêtes et sont animées par un orchestre composé
d’une chanteuse et de musiciens. À cette occasion, on danse l’atan,
la danse nationale afghane.
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