Depuis ses origines, l’Afghanistan
a joué un rôle clé dans le développement de
la civilisation : l’historien britannique Arnold Toynbee le considère
même comme l’un des deux plus grands carrefours de diffusion culturelle,
de la préhistoire jusqu’à la Renaissance.
Déjà durant l'Antiquité, l’Afghanistan était victime d'invasions. Parmi les premiers conquérants figurent les Perses, les armées d’Alexandre le Grand, les Scythes, les Huns blancs et les Turcs. En 642 après J.-C., les envahisseurs arabes introduisirent une nouvelle religion : l’islam. Suivit une période de domination perse, qui dura jusqu’en 998. Vinrent ensuite de nouveau les Turcs, puis les Mongols, menés par Gengis Khan. Après une période qui vit se succéder plusieurs dynasties, princes et chefs de guerre, Tamerlan, un descendant de Gengis Khan, incorpora l’Afghanistan à son empire d’Asie et fit de Kaboul sa capitale. En 1747, le souverain pachtoun Ahmad Shah Durrani réussit à unir les tribus afghanes pour former un royaume indépendant. Au début du XIXe siècle, l’Empire britannique, qui régnait alors sur l’Inde, décida d’étendre son pouvoir à l’Afghanistan. S’ensuivirent deux guerres anglo-afghanes qui virent le peuple afghan résister farouchement à l’emprise britannique. Si les Afghans conservèrent officiellement l’autorité gouvernementale, la politique étrangère passa sous contrôle anglais. Après la Première Guerre mondiale, le roi Amanullah déclencha une troisième guerre pour extraire son pays de la zone d’influence britannique. Le 19 août 1919, l’Angleterre abandonna tout pouvoir sur l’Afghanistan, qui redevint officiellement indépendant. Après l’indépendance, Amanullah introduisit plusieurs réformes pour moderniser l’Afghanistan. Ces réformes alimentèrent cependant les conflits ethniques et religieux et, en 1929, un coup d’État militaire força Amanullah à abdiquer. Si la monarchie fut finalement rétablie, différents groupes d’opposition gagnèrent en puissance au cours des décennies qui suivirent. En 1973, un autre coup d’État militaire renversa la monarchie, et l’Afghanistan devint une république sous la direction du président Daud. Ce gouvernement fut lui-même rapidement renversé par un coup d’État communiste organisé par le Parti démocratique du peuple, qui avait des liens avec l’Union soviétique. L’opposition au régime communiste fut immédiate et le gouvernement y répondit violemment. L’instabilité croissant, l’Union soviétique envahit l’Afghanistan en 1979. Le régime soviétique se heurta à son tour à la résistance du peuple afghan et des Moudjahidins (combattants de la liberté), qui recevaient de l’aide militaire des États-Unis et d’autres pays. À la suite des accords de Genève, les Soviétiques se retirèrent de l’Afghanistan en 1989. Le régime communiste demeura toutefois en place jusqu’en 1992. En 1992, les Moudjahidins renversèrent le gouvernement de Kaboul et firent de l’Afghanistan un État islamiste. En 1996, les Talibans, autre groupe islamiste, évincèrent les Moudjahidins à Kaboul et prirent le contrôle de plus de la moitié du pays. Le régime taliban imposa un système islamiste fondamentaliste. Une coalition moudjahidin, le Front uni islamique pour le salut de l’Afghanistan (communément appelé l’Alliance du Nord), continua de résister au régime taliban. En octobre 2001, les États-Unis attaquèrent les Talibans, qui refusaient d’extrader Osama Bin Laden, le chef du groupe paramilitaire Al-Qaida, responsable des attentats du 11 septembre 2001 perpétrés aux États-Unis. De nombreux pays, dont le Canada et la Grande-Bretagne, ont soutenu l’invasion américaine qui mena à la chute du régime taliban. Les longues années de guerre ont forcé des millions d’Afghans à abandonner leur foyer. Bien qu’un gouvernement transitoire ait été mis en place, avec à sa tête le président Hamid Karzaï, l’Afghanistan, exsangue, est encore déchiré par la guerre. |
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